D’hier à aujourd’hui

De nos jours

Viroflay en chiffres

345

Hectare de superficie

16.5 km

de Paris

16129

Habitants en 2020

300

Commerces

1000

Entreprises

1443

Enfants scolarisés

607

Collégiens scolarisés

Histoire et patrimoine

Une ferme gallo-romaine qui donne son nom à Viroflay

Le bâtiment de l’actuel conservatoire, l’hôtel Aymery, est construit à proximité de l’emplacement de la ferme gallo-romaine, la Villa Offlenie, qui a donné son nom à la ville. Cette ferme appartenait à Offlenus, qui était probablement d’origine franque. Elle est citée pour la première fois dans un cartulaire datant de 1159.

En 1493, la famille seigneuriale Aymery s’installe à Viroflay. Elle vit dans un premier temps dans le château de Gaillon, puis accumule des parcelles autour de son fief et fait construire son petit hôtel particulier à proximité de l’emplacement de la future église Saint-Eustache.

En 1672, la seigneurie de Viroflay passe aux mains du puissant chancelier le Tellier, secrétaire d’Etat, garde des sceaux, grand trésorier et seigneur de Chaville. Il s’installe à son tour dans le château de Gaillon ; la famille Aymery se replie alors dans son hôtel.

Les caprices de la famille Aymery

Entre 1672 et la Révolution, l’hôtel Aymery devient le cœur d’un petit fief indépendant au milieu du domaine de Viroflay, y compris lorsque la ville passe dans le domaine royal en 1695. La famille Aymery n’hésite pas à s’imposer et à prendre des libertés qui entrent parfois en conflit avec la vie quotidienne de la population.

Un exemple emblématique est la confiscation de la ruelle de la Procession : la famille Aymery possède, lorsqu’elle quitte le château de Gaillon, une parcelle de terre autour de l’hôtel Aymery, et une seconde petite parcelle qui est divisée de son domaine par une voie très fréquentée, la ruelle de la Procession. Cette rue sert au passage quotidien des Viroflaysiens, notamment lors des cérémonies religieuses. Suivant le modèle des confiscations royales, rarement contestées, les Aymery décident de bloquer l’accès à la ruelle en 1758. Cette confiscation est suivie de protestations sans issue.

Le conflit est ranimé lors de la Révolution. Les Aymery fuient Viroflay et émigrent dès le début des conflits ; ils vendent leur hôtel particulier et leur domaine à Louis le Clerc du Brillet, qui se retrouve face aux revendications de la population lésée.

Depuis que les Viroflaysien ont pu présenter leurs revendications dans les cahiers de doléance, en 1789, ils sont moins timides et osent se dresser contre les puissants. En 1791, ils attaquent Louis le Clerc du Brillet en justice pour récupérer la ruelle de la Procession. Le tribunal leur est favorable tout au long de l’année 1792, mais le Clerc du Brillet parvient à trouver une solution alternative. En janvier 1793, il propose aux Viroflaysiens un ultimatum : il accepte de payer pour d’importants travaux d’entretien dans la ville s’il obtient le droit de garder la ruelle. Les Viroflaysiens acceptent l’échange : ils parviennent à faire rénover Saint-Eustache et à faire construire leur première mairie-école. Au XIXe siècle, la paisible existence de Viroflay est troublée par l’occupation des Alliés en 1815, les épidémies de choléra en 1852 et 1859 et l’occupation des Prussiens en 1870-1871.

Le duc de Morny s'installe à Viroflay

Le terrain sur lequel sera érigé le Grand chalet, appartient à la fin du XIXe siècle à Nicolas Rieussec, maire de Viroflay. L’homme, féru de courses hippiques, crée un centre d’élevage équestre. Son haras attire les passionnés de chevaux comme le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III. Mais en 1835, Nicolas Rieussec est tué à Paris lors d’une attaque terroriste contre Louis-Philippe Ier. Le duc de Morny rachète son haras et le développe en organisant des courses hippiques qui contribuent à transformer Viroflay en lieu de villégiature pour les Parisiens en quête de divertissement.

Un cadeau pour sa jeune épouse russe

En 1857, lorsque le duc fait construire sa propriété, il vient tout juste de rentrer de Russie où il s’est marié avec la princesse Sophie Troubetskoï. Follement amoureux de sa jeune épouse, il choisit une architecture russe pour lui plaire. La demeure est surnommée le Grand chalet en référence à son architecture typique de l’isba, le chalet traditionnel russe.

Ce style, à l’origine caractéristique des maisons modestes, inspire au XIXe siècle des demeures opulentes. Le bois prend une importance centrale, non plus comme élément de structure, mais comme rehaussement décoratif élaboré. Gravé et stylisé, le bois rouge du chalet orne les mansardes, les balcons et le toit. Morny fait par ailleurs graver sur une poutre du toit, un hommage à sa mère, Hortense de Beauharnais, la fille de l’impératrice Joséphine. Le jardin est réaménagé en écho au style de l’isba : le duc de Morny fait planter une allée de bouleaux qui remplacent les marronniers.

En 1927, le Chalet devient la nouvelle mairie

Le duc de Morny meurt en 1865. La princesse Troubetskoï conserve quelques années le Grand chalet et les jardins, mais vend le haras au baron Malouët qui acquerra par la suite le chalet.

En 1926, la Ville de Viroflay rachète le chalet au baron Malouët afin de se doter de bâtiments plus spacieux pour héberger la mairie.

Plusieurs modifications sont réalisées. Les murs qui entouraient la demeure originale sont retirés par étapes jusqu’à complètement disparaître. Une statue de l’historien, sénateur et mutualiste, Hippolyte Mazé, est déplacée, en 1939, depuis la place Louis XIV vers les jardins de la mairie.

La gare Rive droite dynamise le village

La ligne Saint-Lazare-Versailles est inaugurée le 2 août 1839 ; elle est ouverte aux voyageurs le 18 juillet 1840, un an avant la ligne Montparnasse.

Les travaux se sont avérés être une période très difficile. Certains quartiers de la ville ont été très endommagés par les abus du personnel du chantier ; la création des voies ferrées a causé des débordements d’eau, notamment dans le Haras. Les Viroflaysiens regrettent la division du village autour les nouveaux noyaux que sont les gares. Cette scission est amplifiée en 1852, lorsque sont construites les Arcades pour relier la ligne Saint-Lazare-Versailles à la ligne de l’Ouest : par son architecture massive, le viaduc donne l’impression d’un mur entre les deux rives.

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la gare Rive droite permet l’arrivée de Paris de personnalités en villégiature. La Rive droite, ancien moteur agricole de la ville, devient progressivement un hameau pavillonnaire qui dynamise l’économie en s’appuyant fortement sur les commerces locaux. La gare Viroflay Rive droite, conçue selon l’architecture typique des premières gares de banlieue, devient une zone d’activités importante et crée une relation étroite entre les élites parisiennes et les Viroflaysiens. La connexion est si importante qu’elle permet de renouveler le commerce routier : les marchands et blanchisseurs de Viroflay continuent à les fournir tout au long de l’année en réutilisant les voies routières habituelles.

La gare est bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale

Pendant la Première Guerre mondiale, la gare Rive droite est protégée par des GVC (garde-voies de communication) en tant que nœud stratégique. Elle permet le passage de convois de Poilus vers le front par la ligne de l’Ouest et sert au ravitaillement. Après la guerre, son dynamisme permet l’intégration de Viroflay à la banlieue parisienne.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le caractère stratégique de la gare est de nouveau révélé. Viroflay Rive droite est utilisée par l’occupant et devient par conséquent la cible de sabotages. Entre mai 1943 et août 1944, la gare est visée par de très nombreux raids aériens, menés par les réseaux Maximilien et Libé-Nord en collaboration avec les Etats-Unis. Un bombardement d’août 1944 endommage les quais de la gare Rive droite.

La présence des deux gares en ville permet l’essor du marché noir pour pallier au ravitaillement insuffisant. Les trafiquants arrivent en ville par la gare Rive gauche, y descendent de train et poursuivent leur chemin vers Paris à partir de la gare Rive droite, afin d’éviter la gare Paris-Montparnasse, qui est davantage contrôlée.

Insolite

Le « Monstrueux », la spécialité Viroflaysienne

Viroflay n’a ni calisson, ni bêtises, mais elle a son Monstrueux. Une variété d’épinard aux feuilles larges et charnues. Plus scientifiquement nommé le spinaciaoleraceade de la famille des chénopodiacées, l’épinard est résistant aux chaleurs estivales et est un excellent légume d’hiver. Ce légume apparaît au XIIe siècle en Asie septentrionale, avant d’être introduit en France au début de ce même siècle, puis d’être popularisé par Catherine de Médicis à la Renaissance. La spécialité le Monstrueux a été commercialisé pour la première fois à Viroflay en 1880 par la maison Vilmorin. Son nom lui aurait été attribué par Mme Vilmorin, épouse de l’entrepreneur. Il était cultivé sur la Rive droite, le long de la voie royale, au temps où il s’agissait encore de terrains maraîchers couverts de prairies, de pépinières, de vergers et de marais. On retrouve la recette des « Epinards à la Viroflay » dans le célèbre guide Escoffier. Un ouvrage édité au début du XXe siècle qui demeure l’indétrônable livre de chevet des chefs étoilés.

Archives

Les archives municipales sont consultables sur rendez-vous en faisant la demande préalable auprès de l’adresse suivante : archives@ville-viroflay.fr

Découvrez également des archives sur l’histoire de la ville (lettres, manuscrits, affiches, photos…) : https://www.flickr.com/photos/archivesdeviroflay/sets/